L’échine du dragon dans l’esterel pour le 1er janvier
Pour bien commencer l’année 2020 nous sommes allés grimper l’Echine du dragon, une jolie voie de 13 longueurs sur d’environ 350 mètres de grimpe et entrecoupée de 3 rappels.
La voie est partiellement équipée (sur goujons et lunules) et doit être prise au sérieux telle une grande voie de montagne. En effet, l’équipement par des goujons quoique judicieusement placés ne saurait être suffisant car le rocher est très loin d’être aseptisé, nombreuses prises nous sont restées dans la main ou ont fui sous nos pieds. De plus, la paroi étant exposée à la mer et au soleil, la plus part des lunules sont très fatiguées. Enfin, même si l’engagement n’est pas important, on est dans une course d’arête à l’ambiance montagne. D’aucun diront que cette voie est très bien équipée et qu’il faut juste avoir le niveau, je ne partage absolument pas cet avis…
Aparté faite, le rocher est dans l’ensemble de très bonne qualité et nous nous sommes régalés. Nous sommes arrivés vers les 10h00 au pied de la voie et quelle ne fut pas notre surprise de trouver une cordée dans la première longueur. Puis une deuxième qui arrive dix minutes après nous. Un 1er janvier, on aurait pu penser que les grimpeurs dormiraient! Mais si, trois cordées de locaux. La dernière cordée, nous voyant patienter au pied et pas encore parti, a shunté les 4 premières longueurs.
La cordée de devant ne nous était pas inconnue, J-L et sa partenaire grimpent fort et J-L a déjà fait la voie. Nous nous suivrons tout du long sans jamais nous gêner.
La première longueur (L1) pas ou peu équipée, n’est pas difficile mais le rocher demande beaucoup d’attention. Relais sur 2 goujons.
Ensuite (L2) après une zone peu difficile sonnant très creux et mal protégeable, on trouve des goujons bien rapprochés dans la partie en 6a avec un rocher de bonne qualité. Après le dernier goujon il faut monter en ascendance vers la gauche pour trouver un vieux coinceur bloqué dans une fissure qui permettra de rejoindre un gros bloc sur l’arrête qui permet de faire le relais.
On arrive alors sur une suberbe arête et pour un premier janvier on a vraiment pas froid.
La troisième longueur (4b) est typée très arête de montagne. Elle s’apparente plus à de la marche mais est très esthétique et aérienne.
Il est à noter qu’il n’y a plus de corde autour du gros bloc permettant de faire le troisième relais. J’ai donc utilisé une grande sangle d’1m80 (c’est vraiment le minimum pour ce bloc.
Très belle quatrième longueur, un pas bien aérien pour débuter, puis un rocher bien compact et vertical.
On se promène ensuite sur une arrête qui s’arrondit pour se transformer en chemin, on croise alors un sentier de rando.
On arrive alors au pied de la cinquième longueur (6a+), Une très belle longueur en excellent rocher qui devient de plus en plus compact et où les prises se font de plus en plus petites.
Ensuite (L6), une nouvelle longueur existe, au lieu de remonter dans un dièdre à droite en 4, on a pris à gauche dans une longueur en 6b très esthétique. Si on n’est pas allergique aux prises taillées, c’est même peut-être la plus belle. Les passages difficiles sont très très bien équipés.
Ensuite, il s’en suit un superbe rappel de 40m qui s’enfonce dans les entrailles du dragon.
L7(6a), est très agréable à grimper une traversée ascendante vers la gauche de lunule en lunule, puis tout droit. Attention toutefois, une énorme prise est restée dans les mains de Nora (« arrachée » en grimpant). Dans toute cette partie le rocher est feuilleté.
De même, L8 (5c) est très belle mais le rocher y sonne parfois très très creux.
L9 (6a), Il ne faut vraiment pas faire de retour sur vire (au dessus d’une faille), un petit relais intermédiaire ( non effectué) est peut-être préférable. Il s’en suit 2 jolies longueurs (L10-L11) (5b-5c).
Puis : un rappel de 20 mètres. De ce rappel, on voit les 2 autres cordées grimpant côte à côte dans la dernière longueur. Arrive ensuite une très belle longueur en 6a de 30m, on monte vers un sur-plomb que l’on contourne par la droite (joli pas fino). Suit alors un rappel de 40m sur une plaquette bien oxydée et un anneau de corde défoncé. C’est vraiment ce que je devrais améliorer à mon prochain passage.
Arrive alors la L13, une très belle longueur, finissant sur une arête allant vers la gauche. Au sommet, on y trouve une petite boite pour y laisser un petit message. On redescend un tout petit peu pour tirer un court rappel menant au pied du Cap roux. On arrive juste avant la nuit. 30min plus tard on sortira les frontales pour terminer la descente (comme à chaque 1er janvier nous concernant)